Espèces & habitats de l'estran
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Moule
Noms scientifiques
Mytilus sp.
Autres noms
Cayeu (Normandie), Mouc (Charente-Maritime)
Classification
Mollusque bivalve non fouisseur
Habitat
Estuaires et estran jusqu’à 10 m de profondeur. Fixée aux rochers, pieux en bois des côtes battues. Peut vivre en eau très polluée.
Régime alimentaire suspensivore
Se nourrit de phytoplancton en filtrant l’eau.
Longévité
15 ans (12 cm max.)
Un coquillage à décortiquer sous toutes les coutures
Incontournable du répertoire des pêcheurs, cuisiniers et estivants en quête de saveurs iodées et bon-marché, la moule est consommée depuis des temps immémoriaux. Facile à pêcher, elles se concentrent en abondance dans les zones où les conditions lui sont favorables. Dans le nord de la France, de grandes moulières sauvages se sont développées sur les épaves de la Seconde Guerre Mondiale et les enrochements côtiers. Elles sont largement exploitées et la ressource tend à diminuer… Un suivi régulier de ces gisements permet de réguler les récoltes (voire de l’interdire) et de mieux maîtriser le renouvellement de la ressource !
Au XIII ème siècle, un irlandais naufragé sur une île comprend qu’un simple pieux fixé à l’estran permet de les « cultiver ». Ainsi naît la mytiliculture. Aujourd’hui en France, on en produit près de 60 000 tonnes par an, sur « bouchots » ou sur cordes. Très commune, elle détient des pouvoirs insoupçonnés. Prenons par exemple le byssus, cette barbe qu’on nettoie méthodiquement avant le passage à la casserole. Ces filaments qu’elle fabrique à partir de protéines spécialisées sont d’une extrême résistance et lui permettent de se fixer où bon lui semble. Cette colle résiste à tout et fonctionne sous l’eau. Déjà employé en chirurgie dentaire, scientifiques et ingénieurs imaginent bien d’autres usages du byssus…
Autres capacités et fonctions étonnantes : une moule filtre (et donc nettoie) en moyenne trois litres d’eau chaque heure. De fait, elle concentre facilement les polluants chimiques ou autres toxines issues des microalgues dont elle se nourrit. Enfin, n’oublions pas que comme tous les coquillages, sa coquille est faite de carbonate de calcium. En absorbant le carbone dissout des océans, les moulières deviennent de véritables puits de carbone !
(Rappel de la maille : 4 cm dans la plus grande longueur)
Moule – F. Gully & M. Cochu – Estran 22
Moules sauvages et Pourpres – CPIE MO
Moules sauvages – CPIE MO